lundi 22 novembre 2010

Vu récemment - 4

Police Python 357
Alain Corneau
(1976)


Synopsis : Orléans, Armé de son revolver Colt Python 357, l'inspecteur Marc Ferrot, policier célibataire aux méthodes peu orthodoxes et excellent tireur procède seul à l'arrestation de deux malfrats qui viennent de cambrioler une église. Une jeune photographe italienne aventureuse, Sylvia Leopardi est là par hasard et immortalise la scène.


Ce film admirable est le premier des trois films qu'Yves Montand tournera avec un réalisateur de 33 ans : Alain Corneau. Ces trois films (Police Python, La menace, Le choix des armes) représentent un renouveau du cinéma de genre policier en France. Nourri de ses influences américaine, Alain Corneau réalise la prouesse d'explorer les thématiques des films noirs américains en les ancrant dans le contexte de la province française de la fin des années 70.

La scène d'ouverture du film (voir la vidéo) est, en plus d'être remarquablement filmé car uniquement cinématographique, une parfaite mise en place du personnage de l'inspecteur Ferrot. En effet, ce personnage nous est uniquement montré au travers d'une série de "gestes techniques" (fabrication de ses balles, préparation d'un repas). Son arme semble être un prolongement de lui-même, il manque une partie à sa personnalité. La rencontre avec la jeune photographe Sylvia Leopardi, sera ce morceau manquant. Il deviendra à son contact non plus un technicien mais un homme de sentiment qu'il semble mal maîtriser. Lorsque Sylvia sera assassinée, Ferrot n'est plus qu'une bête traquée. Les événements de la fin du film se chargeront de remettre en place la situation initiale de l'homme technique qui ne peut accéder au statut d'homme de sentiment et qui en gardera un immense fêlure. Ce drame laissera l'homme brisé. Cette construction se rapproche de celle de la tragédie grecque.

Cette construction n'est pas sans rappeler celle de Série Noire, autre grand film de Corneau. Dans cette acharnement dans le mensonge, cette fuite en avant permanente, le personnage de Marc Ferrot peut être considéré comme un prolongement du Franck Poupart de Série noire. Rôle qu'incarnera génialement Patrick Dewaere. Ces deux personnages sont liés inexorablement à leur destin qui les mènera a leur perte.

Autre point fort du film, son trio d'interprètes principaux. Car nous retrouvons hormis Yves Montand, François Périer semblant dirigé par ses impulsions qui ne sont calmé que par sa femme, Simone Signoret calculatrice, froide et qui tire les ficelles dans la coulisse. Stefania Sandrelli m'a paru un peu en dessous de ce trio en or massif. Quelques longueurs apparentes au début du film, qui ne sont là que pour mettre en place le piège qui se refermera sur l'inspecteur Ferrot.

Alain Corneau nous a quitté le 30 Août en laissant quelques très bons films chers au coeur des cinéphiles. Citons parmi les réussites du monsieur : Fort Saganne, Tous les matins du monde, Le cousin, Stupeurs et tremblements. Il mets en scène son dernier film précédé d'une très bonne réputation : Crime d'amour sorti quelques semaines avant sa disparition.

Pour finir avant d'aller faire un gros dodo, la scène d'ouverture de Série noire :

samedi 20 novembre 2010

Cars 2

Le 24 Janvier prochain sortira aux Etats-Unis, le très attendu CARS 2 réalisé par M.John Lasseter. Pas de date de sortie pour la France ...


Voici un premier trailer dont le niveau technique est absolument extraordinaire :


C'est mon fils qui va être content !

vendredi 19 novembre 2010

Photos en 3D

Des photos qui ont marqué leur époque en 3D :



Les effets 3D ne sont pas tous saisissants mais c'est assez marrant !

jeudi 18 novembre 2010

Le "Kubrick Look"

Le titre "Kubrick Look" n'est sans doute pas très évocateur. Voici l'explication en images :

1971 - Orange Mécanique

Shining - 1983

Full metal Jacket - 1987
Éloquent, non ?

mardi 16 novembre 2010

Vu récemment - 3

L’idéaliste
Francis Ford Coppola
1997


Synopsis : Rudy Baylor (Matt Damon) est étudiant en troisième année de droit et passera prochainement son examen pour devenir membre du barreau. Jeune et désargenté, il vit à Memphis, ville regorgeant d'hommes de loi. Ceci le mène à trouver un poste dans un cabinet peu reluisant, dirigé par un affairiste notoire (Mickey Rourke), lié à la mafia locale. Son patron lui adjoint un associé roublard (Danny de Vito) qui lui montrera les arcanes de sa nouvelle profession. Rudy va s'occuper de trois affaires qui ébranleront ses convictions et sa foi en la justice.


Au moment de la réalisation du film, F.F.Coppola vient de réaliser "Jack" avec Robin Williams. Un an auparavant, il a été président du festival de Cannes en 1996 qui a vu le couronnement de "Secrets et Mensonge" de Mike Leigh. En 1997, il réalise cet "Idéaliste" qui nous intéresse aujourd'hui. Le film est l'adaptation du roman éponyme de John Grisham paru en 1995. Parmi les adaptations de ses livres on peut pointer "La firme" de 1991 qui est mis en image par S.Pollack en 1993.

Vous l'avez compris, le sujet du film est la confrontation des idéaux d'un jeune avocat à la réalité et les éventuels concessions qui en découlent. L'histoire est construite autour de trois récits qui s'entrecroisent, l'affaire d'un jeune leucémique lâché par son assurance santé, l'histoire d'amour entre Matt Damon et Claire Daines battue par son mari et l'affaire d'héritage d'une vieille dame qui deviendra la logeuse de Rudy Baylor. Le point fort du film est cette construction où les trois parties se répondent. Notre candide sera, confronté à la réalité, contraint de se salir les mains. On peut, par contre, regretter un récit par trop manichéen et caricatural. Ici, on ne s'embarrasse pas de personnage aux contours trop fins, on sait bien où sont les gentils et les méchants.

Un autre point faible du film est son style qui est complétement transparent, il semble que F.F.Coppola se soit effacé derrière son sujet. Ce point est regrettable car Coppola aurait pu donner plus de punch et d'émotion à son histoire en évitant de filmer de façon plate son histoire. Le traitement du film mêle des moments de comédie via le personnage de Danny de Vito et la musique spécifique à ces scènes à des scènes de drame.

Le film aligne une distribution solide avec Matt Damon et Claire Daines tous les deux excellents. A noter également la présence au casting de Danny de Vito (Deck Shifflet) en avocat roublard éternellement recalé à l'examen du barreau, Mickey Rourke en patron de cabinet (d'avocat ... of course) qui trempe dans de sombres affaires. Mais aussi Jon Voight qui est l'incarnation de l'avocat qui a passé la limite (le méchant, c'est lui !!). On retrouve aussi Danny Glover en président intègre de tribunal ainsi que Mary Kay Place qu'on avait pu voir dans l'excellent "Les copains d'abord" de Lawrence Kasdan.

Coppola a réalisé quelques chefs d'oeuvre absolus du cinéma. A son tableau de chasse : "Le parrain" en 1972, "Le Parrain 2" en 1974, "Conversation Secrète" en 1974, "Apocalypse Now" en 1979, "Rusty James" en 1983, "Outsiders" en 1984, "Le Parrain III" en 1990, "Dracula" en 1992. A mon sens, ces films font de lui l'un des plus grands réalisateur de tous les temps. Il semble s'être détourné de la réalisation depuis quelques années puisque 10 ans séparent "L'idéaliste" en 1997 de "L'homme sans age" en 2007. Son dernier film "Tetro" est sorti en 2009 avec un bon accueil critique. 

Pour finir, le trailer de le film "Le Parrain". Chef d'oeuvre classique du cinéma :

 

lundi 15 novembre 2010

Vu Récemment - 2

Peur sur la ville
Henri Verneuil
(1975)

Synopsis: Le commissaire Letellier a vu sa carrière brisée par le truand Marcucci, à l'issue d'un braquage qui a mal tourné. Muté dans un commissariat terne, il continue à chercher la trace de son ennemi. Au moment où Letellier apprend enfin le retour du braqueur à Paris, un mystérieux tueur terrorise la capitale. Il se fait appeler Minos, par référence à La divine comédie, se présente à ses victimes puis à l'opinion publique comme un « justicier » et étrangle des femmes célibataires à la vie sexuelle libre. Letellier doit alors choisir entre assouvir sa vengeance ou faire son métier de policier et neutraliser un redoutable tueur en série...


 
Aujourd'hui, nous nous penchons sur un nanar musclé et décérébré... A cette époque, Belmondo sort du film Staviski d'Alain Resnais qui a été un échec commercial relatif (en comparaison des films précédents de l'acteur) et qui a surtout connu un accueil glacial au festival de Cannes en 1974. En réaction, Belmondo décide avec sa société de production de monter des films plus commerciaux. Cette série de films commence par ce Peur sur la ville qui nous intéresse aujourd'hui ...

La scène d'ouverture mettant en scène Léa Massari harcelée au téléphone par un sadique évoque immédiatement les Gialli italiens de Mario Bava et Dario Argento. Même si ce n'est qu'une pâle copie, je me suis dit y a bon ... A TORT ! Car la grande qualité qu'avaient ces films de genre à l'italienne étaient leur premier degré assumé, Bava ou Argento avaient beau nous en foutre plein la tronche avec des scènes outrancières, ils croyaient à leur sujet ! Ce n'est malheureusement pas le cas avec ce film d'Henri Verneuil. Le manque de crédibilité de cette histoire est en grande partie dû à deux éléments : le scénario et Jean-Paul Belmondo.

Notre bébel national en fait des caisses dans le rôle d'un sous-inspecteur Harry à la française. En effet, Les méthodes limites et expéditives du Commissaire Letellier ont tout pour évoquer L'inspecteur Callahan. Mais là encore l'interprétation de Bébel et sa décontraction qui confine à la nonchalance voire à la fumisterie fait que je n'ai pas cru un seul instant à ce personnage. Zéro finesse, fonçons tête baissée comme un taureau ! Son supérieur va même jusqu'à lui dire : "Vous ne trouvez pas que vous en faites un peu trop dans le style petite tronche et gros bras, rien dans le tête, tout dans les muscles." et Belmondo de lui répondre : "Dans le fond c'est quoi les muscles ? Quelques grammes de gélatine durcis placés où il faut. Ça sert aussi quelques fois à faire des flics vivants !"  WHAT THE FUCK ??? Un grand moment de comique involontaire !!!


Au niveau du scénario nous ne sommes pas loin du grand n'importe quoi ... Entre autres incohérence : Belmondo poursuit, pendant 10 interminables minutes, le tueur Minos sur les toits de Paris, il le voit, se fait tirer dessus, le tueur lui échappe. Dans la scène suivante, Belmondo le rencontre sur son lieu de travail et lui parle comme si de rien n'était !! Une autre scène (interminable elle aussi) est la poursuite de Marcucci dans le métro et là c'est triste, car c'est Verneuil qui est derrière la caméra, la réalisation n'est pas du tout lisible ! Enfin, le film nous a mené tête baissé dans cette intrigue et dans le dernier quart d'heure, on nous sert une scène d'explications psychologique sur le comportement du tueur ! Cette scène n'est d'ailleurs pas sans rappeler l'excellent I comme Icare, du même Verneuil, qui est avant tout un film d'enquête contemplatif, mais dans Peur sur la ville le changement de rythme ne fonctionne pas du tout.

J'avoue avoir ressenti une certaine tristesse à la vision du film, car c'est un grand réalisateur qui mets en scène ce naufrage. Souvenons nous que Henri Verneuil a réalisé de bon voire très bon films : Mélodie en sous-sol, Week-end à Zuydcoote, La 25e heure, Le clan des siciliens ou encore I comme Icare. Et j'ai gardé le meilleur pour la fin : Un singe en hiver d'aprés Antoine Blondin avec le même Belmondo et Jean Gabin qui sont monumentaux. Et des seconds rôles croustillants : Suzanne Flon, Noël Roquevert, Paul Frankeur ... Les dialogues savoureux d'Audiard ... Bref, un de mes films préféré !

Une petite tranche pour bien finir avant d'aller dormir :

vendredi 12 novembre 2010

Vu Récemment - 1

Le Jardin des Finzi Contini
de Vittorio de Sica
(1970)


Synopsis : Au cours de l'été 1938, la jeunesse juive dorée de Ferrare (Italie), qui s’est vu interdire l’accès aux courts de tennis, investit le palais et le terrain de tennis des Finzi-Contini. Ceux-ci ont toujours vécu à l’écart, retranchés derrière leurs murs.




Aujourd'hui nous nous penchons sur un film de 1970 dont la délicatesse rappelle les films de Luchino Visconti. Ce film est l'adaptation du roman éponyme de Giorgio Bassani paru en 1962. A cette époque, Vittorio de Sica a 69 ans et une belle carrière d'acteur-réalisateur derrière lui. Le film dépeint les rapports entre les membres de la jeunesse dorée de Ferrarre au moment où les lois anti-juives sont promulguées dans l'Italie fasciste de 1938.

Au début du film s'installe une ambiguïté, un titre annonce "FERRARRE 1938 - 1943", le décor est donc planté, l'Europe est en train de basculer dans la folie guerrière. Cependant, les images que nous voyons sont veloutés et brillantes ce qui contraste avec le drame qui se prépare derrière les murs et dont seront victime les protagonistes. La chute de ce monde protégé dérrière les murailles de la propriété des Finzi-Contini est imminente. Cette jeunesse insouciante sera violemment confrontés au chaos de l'histoire.

Au travers de l'histoire d'amour impossible entre Giorgio et Micol (interprété par la troublante et virginale Dominique Sanda) sont dépeintes les mesures véxatoires à l'encontre de la communauté juive. Le sujet est délicat, Visconti emploie une économie manifeste de moyens qu'il dépasse par une fabuleuse force d'évocation.

Le film ne comporte aucune longueur car il réussit la prouesse d'exposer un canevas de sentiments serré en bouclant le tout en 1h35. Les 10 dernières minutes sont extrêmement émouvantes et surtout les derniers plans au ralenti des personnages principaux qui sont accompagnés par un chant en Yiddish. Cette ronde des martyrs de la guerre est saissisante. Un très beau film qui vous marquera.

Scorsese + Stones 2

On connait l'affection particulière que nourrit Martin Scorsese pour la bande à Jagger. Allant même jusqu'à leur consacrer un film : "Shine a light". Petit passage en revue :

Mean Streets + Tell me :



Mean Streets + Jumpin Jack Flash :




Les affranchis + Gimme Shelter :


Casino + Can you hear me knockin :



Les Infiltrés + Gimme Shelter :


Shine a Light + Trailer



Une dernière pour la route, un montage d'extraits de films de Scorcese :


Ca me donne envie de tous les revoir !